mercredi 23 mai 2007

Peut mieux faire ?

Constat peu réjouissant, mais guère surprenant : les élèves des écoles de la Communauté Française savent lire, mais comprennent difficilement ce qu'ils lisent.

Secret de polichinelle ? Il est permis de le penser. En tout cas, quelques années de pratique de l'enseignement suffisent généralement pour tirer le même genre de conclusions. Je suis toujours sidéré de voir l'incapacité de la majorité de mes élèves, pourtant en cinquième ou sixième secondaire, à comprendre un texte de difficulté normale (un article de journal sur un sujet économique, par exemple), à en extraire les principales idées et à en tirer des conclusions originales. Il n'est même pas nécessaire de pousser aussi loin (si j'ose dire), car la plupart d'entre eux sont incapables de lire un texte à voix haute en respectant la ponctuation et l'enchaînement logique dudit texte. Or, les élèves qui échouent sur les bancs de mes classes sont, si mes comptes sont exacts, les produits des réformes introduite par cette incapable de Laurette Onckelinckx à la funeste époque où elle était ministre de l'enseignement. Qu'une autre socialiste, encore plus gourde que le première, se propose à présent de corriger le tir aurait de quoi faire ricaner s'il ne s'agissait d'un sujet aussi grave.

Comment en effet peut-on espérer que ces jeunes se débrouillent plus tard dans leur vie d'adulte ? La simple lecture de leur contrat de travail, des conditions générales de leur abonnement à internet, à un service de GSM ou à la salle de fitness de leur quartier se révèlera pour la plupart au-dessus de leurs forces. Les voilà victimes toutes désignées de toutes les arnaques possibles et imaginables. Incapables de trouver et de comprendre dans les contrats susmentionnés les modalités de résignation , ils se retrouvent (le futur n'est hélas déjà plus de mise) à devoir acquitter des indemnités de dédit correspondant à plusieurs mois d'abonnement. Ils s'étonnent, ils pestent, et ne réalisent en général même pas qu'ils sont seuls responsables de la mouise dans laquelle ils se retrouvent.

Ce qui m'effraie le plus, en fin de compte, c'est que la ministre Arena va confier à une nouvelle équipe de pédagogues universitaires la délicate mission de corriger le tir. Une fois de plus, et conformément au fantasme socialiste de planification, la solution doit venir d'en haut, concoctée par des élites "éclairées", plutôt qu'être le résultat d'initiatives individuelles ou concertées prises sur le terrain par des gens qui connaissent leurs classes. Presque quarante ans après mai 68, il semble toujours inconcevable de rendre leur liberté pédagogique aux enseignants. Les retentissants échecs essuyés depuis lors par les tenants de la psychopédagogie en chambre ne semblent toujours pas émouvoir en haut lieu. En attendant, ce sont les enfants qui trinquent.




2 commentaires:

Echocynique a dit…

Ce qui m'effraie encore plus est la "satisfaction" quant aux résultats de l'évaluation en fin de 6 ème primaire.

Il parait que 82 %, c'est bon....

Mais Arena a été confirmée dans ses (in)compétences. Elle nous sortira quelques dizaines de décrets et sera contente.

Xavier

adelinehope a dit…

bonjour,

j'adore vos articles surtout sur l'enseignement c'est tellement vrai et bien écrit !
enseignante en sc éco moi ^même je ne peux qu'approuver et déplorer cette politique absurde espérons que le nouveau fera mieux.
Une remarque (un lapsus?)
"Les voilà victimes toutes désignées de toutes les arnaques possibles et imaginables. Incapables de trouver et de comprendre dans les contrats susmentionnés les modalités de résignation ---- ne serait ce pas plutôt
résiliation !!??
Bonne continuation