mardi 7 août 2007

Les propriétaires-bailleurs : une espèce en voie de disparition ?

Il n'aura pas fallu attendre très longtemps pour que les premiers effets pervers des nouvelles mesures destinées à "protéger les locataires" se fassent sentir. Le quotidien économique l'Echo publie la nouvelle aujourd'hui : 20% des petits propriétaires de biens immobiliers mis en location envisagent de revendre leurs biens.
Selon l'article, cette envie de revendre serait due à deux facteurs : d'une part l'abaissement légal de la garantie locative à deux mois de loyer, qui fait supporter plus de risques aux bailleurs, que ce soit en cas de destruction locative ou plus simplement de retards ou de refus de paiement des loyers; d'autre part, l'obligation d'enregistrer le bail auprès de l'administration communale. Cette mesure de "flicage des loyers" est interprétée par beaucoup comme le prélude à une taxation des revenus immobiliers réels, beaucoup plus défavorable aux propriétaires que l'actuelle imposition sur base du revenu cadastral.

Bien sûr, il ne s'agit que d'intentions de revendre, pas encore de mises en vente. Il n'empêche, la situation a de quoi préoccuper. Il me paraît (trop) optimiste d'imaginer que cette mesure favorisera l'accès à la propriété et, par une baisse de la demande, permettra la baisse de loyers. Je crains au contraire qu'une pénurie de logements locatifs devienne réalité dans les prochaines années. En effet, de nombreux biens locatifs sur le marché, en tout cas bruxellois, sont de grosses maisons unifamiliales transformées en immeubles de rapport. Je vous fiche mon billet que les acheteurs de ce genre de biens les retransformeront en unifamiliales. Deux ou trois logements loués qui disparaissent pour devenir un seul logement, voilà qui risque de sérieusement perturber l'équilibre entre l'offre et la demande sur le marché immobilier résidentiel. Avec comme résultat une hausse sensible des loyers.

Je crains fort que cette hausse soit ensuite utilisée par le gouvernement en place à ce moment comme un prétexe à la fixation par l'Etat de loyers maximum autorisés. Ce qui entraînera une nouvelle vague de reventes et de pénuries, qui sera une fois de plus utilisée pour justifier une nouvelle intervention étatique, jusqu'à ce qu'enfin le but recherché par Laurette et ses sbires soit atteint : la confiscation par l'Etat de ces propriétés forcément illégitimes, leur transformation en "logements sociaux", ce qui permettra de multiplier népotisme et clientélisme électoral.

Pauvre Belgique !





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